L'histoire de l'Alliance Française
Alliance Française a Paris
Auteur de la brochure: Nicola Savov
Traductrice: Neranza Chotova
En 1883, Varna est déjà parmi les stations de l’Orient Express, les francs-maçons de Roussé créent à Varna la première Grande Loge de Bulgarie, les notables de la ville signent un contrat avec le maître Guentcho Kanev qui devait bâtir la cathédrale de Varna. Pendant cette même année, à Paris, fut fondée la première Alliance Française.
L’initiative revient à Paul Cambon, diplomate, Consul général en Tunisie, tandis que le fondateur de la nouvelle société est Pierre Foncin, un historien et géographe célèbre, Secrétaire général de la Société de Géographie à Bordeaux.
Ces deux personnes sont à la base d’un Comité d’organisation dont les membres se réunissent autour de l’idée que les gens à travers le monde, ayant besoin de contacts avec la langue et la culture françaises, doivent s’attendre à l’appui de Paris pour doubler les efforts qui vont dans le sens de la connaissance et la diffusion de cette culture très riche.
Les fondateurs parmi lesquels Louis Pasteur, Ernest Renan, Ferdinand de Lécèpe et Jules Verne, avec en tête Paul Cambon, se réunissent à Paris le 21 juillet 1883 dans une des salles de la Société d’histoire connue plutôt sous le nom de Cercle Saint-Simon, 215 boulevard Saint-Germain. Officiellement créée sous l’égide de P. Cambon, cette union prend le nom de «Société Nationale de la diffusion de la langue française dans les colonies et à l’étranger». Le 10 mars de l’année suivante la Société a déjà son Conseil administratif dont les membres sont : Louise Pasteur, l’écrivain Ernest Renan, Ferdinand de Lessep, Jules Verne et l’éditeur Arman Collène. C’est seulement durant cette réunion du 10 mars que la société sera appelée Alliance Française, c.-à-d. Union française. Mais, ce n’est que beaucoup plus tard que cette dénomination sera précisée. Le premier Président, Charles Tissot, occupe le poste jusqu’en 1887.
La première Alliance Française européenne qui suit de près celle de Paris pour accueillir ses adhérents se situe à Barcelone. Peu après la Société trouve des adeptes en Afrique notamment au Sénégal, en1889 en Indes, en 1890 en Australie. Pendant les décennies qui vont suivre, les Francophones dispersés à travers le monde prennent confiance en eux-mêmes et montrent de l’enthousiasme pour défendre leurs principes, ce qui fait que 125 ans après la création du réseau, son réseau mondial compte maintenant 829 antennes situées dans 135 pays sur tous les continents.
L’histoire des Alliances Françaises en Bulgarie est aussi émouvante et dramatique que l’histoire de l’organisation mère. Pendant toute leur existence et surtout au début, leur apparition a un caractère spontané, elle est conditionnée par le grand amour que les Bulgares portent à la culture française. Il n’y a aucun doute que l’initiative de la diffusion de la langue et la culture française à cette époque éloignée est très tentante pour les intellectuels et la preuve en est que 20 ans après ses débuts à Paris, l’idée arrive à Sofia en 1904, lorsque les Francophones de la capitale créent leur propre Alliance Française. Les membres de la Société, totalement en accord avec les principes qui viennent de Paris, se proposent comme but de mettre en place une large structure. La première chose est de construire des locaux qui appartiennent à l’Alliance. Le bâtiment, situé place Slaveykov occupe une superficie de 1000 m2 et possède une salle de spectacle pouvant recevoir 450 personnes, il est terminé en 1923. Le jour de son inauguration est une fête pour la francophonie à Sofia.
L’enthousiasme des Francophones de la capitale est contagieux pour les autres villes du pays.
A commencer par l’année 1907 à Plovdiv, puis début de 1908 à Varna, en 1910 à V.Tirnovo et en 1920 à Bourgas. Jusqu’en 1944, la Bulgarie a déjà ses 23 associations qui accueillent les intellectuels francophones.
Comme nous l’avons dit, l’une d’elles est l’Alliance Française de Varna.
Les fondateurs du boulevard Saint Germain
Les colléges français
Après la guerre russo-turque, les Varniotes rangent parmi les priorités du jour, l’enseignement aux générations à venir et c’est à partir de 1880 que la langue française, parallèlement au russe, devient une langue obligatoirement enseignée dans le lycée pour jeunes hommes. Sous l’œil vigilant des professeurs M. Astenidov et Y. Bojilov, les élèves apprennent le français dans des manuels français et ce, 3 heures par semaine. Les débuts sont difficiles à cause du manque de personnel permanent. Font office d’enseignants, des personnes formées dans différentes spécialités en France, Belgique et Suisse.
Au temps de ce bouleversement général, le français se propage dans les écoles secondaires ainsi que dans les écoles supérieures, telles l’Ecole navale et l’Ecole de commerce. De plus, à Varna s’installent encore deux grands centres de la francophonie. Tout d’abord, il y a le collège catholique pour jeunes filles Saint-André, qui ouvre ses portes en 1882 et se trouve sur le boulevard Slivnitsa, presqu’à mi-chemin entre le lycée pour jeunes hommes Ferdinand et le lycée laïque pour jeunes filles. Le second bastion du français est l’école catholique pour jeunes hommes Saint-Michel qui est inaugurée en 1887 et se trouve au coin des rues P. Karavelov et Makedonia. Un beau jardin spacieux s’étend là pour agrémenter l’espace entre la façade nord-ouest de l’école et la face qrrière de l’église catholique St. Michel. L’inauguration des deux écoles n’a lieu qu’avec le consentement accordé par le Ministre de l’Education de l’époque, Ivan Chichmanov, dont la signature confirme le droit « des enfants et jeunes gens de nationalités et citoyennetés différentes à y suivre leurs études ».
L’intérêt des Varniotes pour ce qui est nouveau, différent et plus intéressant est grand, suite à quoi parmi les 168 filles scolarisées à St. André il y en a déjà 44 qui sont bulgares. A St. Michel 24 élèves sur les 75 de la classe sont des garçons bulgares. Avec le temps, l’enseignement dans les deux écoles devient meilleur et leur structure s’élargit avec la création des classes pour les petits et un internat pour les orphelins et les enfants des régions voisines.
Les résultats d’un enseignement plein de tact et de rigueur ne tardent pas à se faire voir dans la distinction et les bonnes manières des jeunes collégiennes. Il y a aussi le programme des classes supérieures qui est impressionnant par son sérieux et son ambition — des heures de dessin, de broderie et d’art ménagers vont de pair avec des heures d’histoire, de littérature, de géographie et de sciences naturelles, le tout en français, sans pourtant oublier les cours d’histoire, géographie et littérature bulgares.
L’enseignement au collège de jeunes filles accumule de l’expérience avec le temps et au bout de la deuxième décennie après son inauguration la plupart des enseignants viennent avec un diplôme d’études obtenu à la Sorbonne. Ils réussissent à créer une nouvelle atmosphère européenne pleine d’amabilité et d’amour pour le théâtre et la musique, et apprennent aux élèves comment monter et jouer des pièces d’auteurs français, comment organiser des concerts consacrés au patron du collège. Ces concerts jouissent de la présence d’un large public au milieu duquel on pouvait distinguer des représentants du corps consulaire de la ville, des membres de l’administration publique, des parents, des citoyens. Ce sont des événements laïques qui sont relatés dans la presse locale et celle de la capitale. Les jeunes filles, habillées en noir et blanc, faisaient plaisir à voir. Elles portaient des robes, des chaussures et des bas noirs, des blouses blanches ornées de jabot ou cravates noires, une pèlerine dessus et des bérets sur la tête, les cheveux serrés dans un filet.
Le collège français pour jeunes hommes St. Michel est fondé et soutenu par l’ordre de la Sainte Vierge. L’enseignement dans les quatre dernières classes a un caractère demi-classique, c.-à-d. les collégiens apprennent le latin, se présentent à des examens deux fois dans l’année et une fois en fin d’année scolaire. Dans cette école l’enseignement et l’examen en allemand sont obligatoires. De même, comme dans le collège pour jeunes filles, on enseigne dans les manuels français les matières éthique et lq psychologie tandis qu’en bulgare les élèves apprennent l’histoire, la géographie et la littérature bulgare. Le choeur de l’école et l’orchestre de clairons sont bien connus en ville, on les invite souvent à participer à diverses fêtes dans la ville. La troupe de théâtre de l’école St. Michel monte des pièces classiques d’auteurs français et leur présentation sur scène est chaque fois un événement sensationnel qui fait écho dans la presse varniote. Quant aux garçons, ils apprécient hautement la bonne culture physique et cela les aide à former des équipes fortes en football et basketball. Ils sont les premiers en ville à jouer à un jeu jusqu’alors inconnu, le volleyball.
Les habitants de Varna croisent souvent dans les rues les garçons du collège français et attardent leur regard sur leur bel uniforme qui consiste en un complet noir, une blouse blanche et une cravate, une casquette sur la tête avec une cocarde et une inscription en français.
Le collège de jeunes filles Saint André
La fondation de l’Aliance Française de Varna
Le 2 février 1908, dans le registre des procès-verbaux de Varna, est inscrite une nouvelle association, sous le nom de Filiale de l’Alliance Française à Varna. Dans la case «but de l’organisation» la plume délicate a tracé d’une belle écriture la phrase suivante : «Le but de la filiale varniote de l’Alliance est : Diffuser la langue et la littérature françaises parmi ses membres, contribuer au développement des relations scientifiques entre la France et la Bulgarie, être un appui pour les jeunes bulgares qui font des études en France, rendre plus facile le séjour des Français en Bulgarie».
Malheureusement la vie est très mouvementée dans le pays, pendant les 100 ans qui ont suivi la date de la création de l’Alliance Française de Varna. Les deux guerres, le déplacement les partis politiques tout cela a balayé les traces du procès-verbal et les papiers qui attestent des premières activités de la filiale de Varna. La poussière de l’oubli recouvre également les noms de ses fondateurs mais il est fort possible que dans cette liste figure celui de Petar Momtchev, le premier varniote qui avait fait des études de philologie française, d’Ivan Rodev, ingénieur-constructeur naval qui avait terminé ses études à Paris et qui, à l époque, enseignait le français à l’Ecole navale. On peut penser aussi aux professeurs de français de l’Ecole commerce Viktoria Manova et Karl Vebel ou encore au poète Nikolay Liliev, enseignant de français pour une plus longue période à l’École de commerce, comme les professeurs Konstantinov, l’abbé Pascal et Isak Shalome.
Selon toute évidence, l’enthousiasme des pionniers a dû être assez grand, si jusqu’à la fin du mois d’octobre de cette même année ils ont pu préparer et éditer des journaux et des revues en français, louer des locaux et publier jusqu’au 2 novembre une annonce dans «La voix libre», qui invite tous les membres de la nouvelle association à venir visiter les locaux de l’organisation situés au-dessus de la pâtisserie «Marinov». La direction de la société met à la disposition de ses membres des revues et des journaux récents et les incite à venir dans les locaux pour se tenir au courant de l’actualité qui vient de France.
En quelques années, les membres de l’Alliance Française ont doublé et la grande salle au-dessus de la pâtisserie “Marinov” devient trop étroite pour pouvoir accueillir tous les francophones de la ville et les activités qu’ils organisaient. Le 20 octobre 1911, le Conseil d’Administration de l’association poste une annonce de cours de français dans le «Journal commercial» de Varna, à l’intention des adultes qui souhaiteraient apprendre la langue. Les cours ont lieu dans le lycée de jeunes filles. Malheuresement, quelques mois plus tard, la guerre balkanique éclate, suivie d’une autre guerre puis d’une autre. Et c’est alors que, parallèlement à l’économie en faillite, la déchéance politique et territoriale du pays mène à la cessation d’activité de L’Alliance Française de Varna et de toutes les Alliances de Bulgarie.
Alliance Française – Varna, 1908
Alliance Française de Varna après les guerres
Une année après la fin de la Première Guerre Mondiale, en mai 1919, l’Alliance Française de Sofia ré-ouvre ses portes à son public. L’événement est relayé dans le journal “Mir” du 10 mai 1919. L’Alliance Française de Varna ne tarde pas à réunir ses membres, d’autant plus que la communauté francophones de la ville ne peut pas se permettre une longue période de désoeuvrement. Les preuves en sont les impressions d’un journaliste français qui avait visité Varna au moment de la guerre Balkanique.
C’est maintenant peut-être l’occasion de parler de la présence spéciale des Consuls et Vice-consuls français à Varna. Une règle non formelle veut que l’Alliance de Varna invite toujours le Consul de Varna à prendre le poste de Président honoraire et comme de règle, celui-ci accepte à chaque fois la proposition. Les archives de l’époque attestent du sérieux dont le Président s’acquittait de ses tâches et en faisait encore plus que ce qui lui était demandé. Parfois il était bibliothécaire, parfois il organisait des manifestations culturelles, il se chargeait de toutes sortes de responsabilités dans le domaine de l’enseignement et de la diffusion du français. En échange, il gagnait le respect sans réserve des membres de l’Alliance mais également celui des autres couches intellectuelles de la société. Probablement fort de cette estime, c’est ainsi que l’ingénieur de la Marine et membre éventuel du premier Conseil administratif de l’Alliance, M. Ivan Rodevc, s’est rendu à la Présidence honoraire de l’Alliance afin de lui transmettre une valise contenant des archives de l’organisation ayant survécu aux différents guerres. Le 3 octobre 1924, le Consul français à Varna, M. Lasserra, signe en tant que secrétaire de l’Alliance Française de Varna, une lettre de remerciement et exprime son espoir de compter M. Rodev parmi les membres de l’Association. Cette histoire avec les archives confirme nos suppositions qui placent Ivan Rodev parmi les principaux organisateurs et fondateurs de l’antenne de l’Alliance Française de Varna. D’autant plus qu’à cette époque, ce dernier, diplômé ingénieur en France, habite à Varna et enseigne le français à l’École navale.
Pendant les décennies suivantes, l’Alliance Française de Varna connaît la gloire. Elle est, entre autre, l’Alliance la plus active, la plus fructueuse et la plus attrayante de tout le pays. Son activité est florissante, une correspondance avec le siège central à Paris, boulevard Raspail, accompagne sa vie quotidienne.
En 1922, une nouvelle convention interscolaire et culturelle est signée entre la Bulgarie est la France. Elle facilite les rapports culturels entre les deux pays et se trouve étroitement liée avec le fonctionnement de l’Alliance de Varna qui devient l’épicentre d’une activité éducative et culturelle inconnue jusqu’alors et qui attire le potentiel intellectuel de la ville ainsi que les jeunes bulgares ayant terminé des études en France, Belgique et Suisse. Il est prestigieux, à cette époque-là de compter parmi les membres de l’Association. Tout comme l’Institut Français à Sofia, l’Alliance de Varna organise des lectures et débats autour de textes, propose des expositions, invite ses membres à des bals mensuels et de Noël. Une classe intellectuelle vient d’apparaître sur la scène sociale de la ville. Les membres de cette classe se distinguent par une bonne maîtrise du français appris en France ou dans un autre pays francophone et sont régulièrement présents dans la vie associative de l’organisation. On pourrait appeler cette période l’Epoque d’or de l’Alliance de Varna. Ce sont les années où l’organisation jouit de la présence, en tant que Président, d’une personnalité éminente, le célèbre diplomate Dimitar Stancioff et de ses membres, médecins pour le plupart, diplômés en France, tels les docteurs Gueorguievitch, Elza Pasternac, dr Golovina , Danail Chichkov, Vl. Rizov et d’autres.
Les années d’or de l’Alliance Française de Varna
Développement
De bons souvenirs concernant l’organisation nous ont été laissé par quelques médecins diplômés de l’université de Montpellier: Dr Astardjiev, Dr St. Popov et surtout Dr Nenov et Dr Archinkov. La participation à la vie de l’Alliance enthousiasmait ses membres, augmentait leur confiance en eux, suite à quoi, vers 1930, une dizaine de membres réunis autour du francophone Ivan Beyazov, éditèrent la revue bilingue «Jeunesse bulgare». Dans son premier numéro, la revue répondait aux questions «Pourquoi la jeunesse bulgare doit se former “à la manière des pays ouest-européens”» et «Pourquoi il faut apprendre le français». L’explication qui s’imposa: «pour être intelligent et moderne… et pour nous débarrasser des traits orientaux d’arriérisme et pour essayer de devenir des suisses sur les Balkans».
Après 1935, les listes des membres de l’Alliance ont une tendance à la baisse dont l’âge qui aug,ente de ses membres, un bouleversement intellectuel accompagne ce fait. C’est avec peine que les élèves des grandes classes du lycée catholique français St. André, du collège pour jeunes hommes St. Michel et du lycée Ferdinand (dont le directeur est un ancien élève francophone et traducteur du livre “Droits et obligations de l’homme et du citoyen”, Todor Chichkov), s’inscrivent à l’Alliance. A cette époque, encore une fois, la Direction et le Conseil administratif de l’organisation sont constitués d’intellectuels et de gens actifs, connus dans la ville pour leur réputation irréprochable.
Comme Président de l’Alliance est élu ing. Teodossi Atanassov Hadjiivanov, un spécialiste brillant dans son domaine et Maire de Varna en 1921.Héros de guerre et décoré de la médaille St. Alexandre, M. Atanassov n’en est pas moins un homme d’activités publiques dont les initiatives relatives au théâtre municipal, aux aides pour les gens défavorisés de Varna et à la Présidence de l’Alliance entre1930 et 1935 sont bien reconnus par tous. Comme Vice-présidents dans le Comité de T. Atanassov, sont élus l’avocat Bogomil Vakavtchiev et le Directeur de la Banque à crédit Pierre Draganov, les secrétaires sont l’Agent consulaire français Paul Antoine et l’enseignant à l’Académie de commerce Dimo Minev. Le trésorier est Isak Melamed, la bibliothécaire est Vyara Popova. Parmi les conseillers on voit les noms de trois médecins: Ivan Pauntchev, Atanas Kourtev et Todor Koev, celui de l’avocat Assen Broussev, ex-maire de Varna qui en un an de ses hautes responsabilités, a pu terminer la construction du bâtiment du théâtre, les fonctionnaires Ivan Ivanov et Emanuel Kapitanov ainsi que l’employé des douanes Dr Nikola Gueorguiev.
Le 12 novembre 1936, le comte Gustave de Lègue (à gauche sur la photographie) est nommé Consul de France à Varna. Là, il se lie d’amitié avec le Consul commercial de la Bulgarie en France, M. Stoyan Popov qui le recevait souvent dans sa maison (photo à droite) située dans une rue calme du quartier grec. Le séjour du Comte de Lègue à Varna jusqu’en mars 1940 reste dans la mémoire des francophones de Varna le souvenir de l’appui fort qu’il prêta à l’Alliance. Il aida notamment à l’enrichissement des fonds grâce à des abonnement à des revues et des journaux français, par le développement des relations entre les deux pays ou par la présentation de bons films français.
L’association et ses Consuls
Relations internationales
En 1938, en tant que Président de l’Alliance française –Varna, M. Dimitar Stancioff, ex-ministre bulgare en Angleterre et grand père de l’actuel Président M. Stancioff, entretient une correspondance fournie avec le monde francophone.
Deux des membres actifs de l’Alliance Française de Varna: Le sportif Ivan Andonov- Djoni et Teodossi Tchakarov. Djoni a effectué ses études secondaires au collège français à Plovdiv. Plus tard, il vient travailler à Varna comme fonctionnaire et aider son père dans son dépôt de meubles. Il était parmi les meilleurs de l’équipe «Botev».qui s’entraînaient au volleyball. Teodossi Tchakarov, quand à lui, a fait ses études au collège pour garçons St.Michel à Varna, avant d’étudier l’économie et de travailler à la Banque Nationale de Bulgarie. M.Tchakarov a fait partie de la direction de l’Alliance longtemps avant sa fermeture.Il contribua à sa reconstitution en 1990. Actuellement, il est parmi les membres les plus fidèles et plus actifs de notre organisation et répond toujours à nos appels à l’aide lorsque cela concerne ses domaines de compétences.
Le conseiller à la direction de l’Alliance, Adolf Marcel Rogalski, était polonais, né à Varna. Il était une personnalité intéressante et charismatique, très dévouée à la langue et la culture françaises qu’il avait étudiées lors de son séjour à Paris. Après y avoir terminé ses études d’ingénieur, il rentra à Varna, obtint le post de Consul de la Pologne et dispensa, en même temps, des leçons de français. En 1939 il est élu au conseil d’administration dont M. Petar Draganov a longtemps occupé le poste de président. Ce dernier a fait ses études au lycée de commerce de Varna avant de continuer à Paris dans le domaine de la comptabilité commerciale. A son retour, il a débuté sa carrière dans une banque à crédit puis plus tarda évolué à l Banque Natinale de Bulgarie où, avant de démissioner, il occupait le poste de vice-directeur. Entre 1935 est 1947, ponctué de plusieurs pauses, il a dirigé l’Alliance dans sa période à la fois la plus fructueuse et la plus difficile.
Les anciens
La maison d’Alliance Française de Varna
Le 1.4.1941, l’Association a signé un contrat avec les propriétaires Tsoukato et Anemoyanev pour louer l’appartement situé au premier étage au-dessus du magasin au 1, rue “V.Levski”. Les locaux sous le grenier ont également été loués afin de servir d’entrepôt. Dans cet appartement spacieux, l’Alliance organisait ses cours de langue, dans la salle avec la table de billard il y avait souvent des réunions, des soirées dansantes, des spectacles et même des cours de langue pour enfants.
Au dernier étage du 11, rue “Le 27 juillet” se trouvait l’appartement du Consul Paul Antoine. C’est là qu’il habitait quand il était Consul et Président honoraire de l’Alliance. Les professeurs des différents collèges de la ville lui rendaient souvent visite, de même pour les membres du Comité de l’Alliance, des commerçants français qui séjournaient à Varna, des capitaines de la flotte marine ou des artistes Français en tournée.
La maison du Consul
La reconstitution
Le 26 septembre 1990, dans la salle Galata de l’hôtel Tcherno more,les 43 dernières années a lieu une réunion des adhérents de l’Association Alliance Française, tombée dans l’oubli. Dans le procès verbal de l’Association on lit :
« Plus de 500 personnes ont pris part à la réunion et ont écouté la lettre du Secrétaire Général de l’Alliance Française de Paris, M. Arzik, lue par M. Yan Fralène, qui encourageait l’Alliance Française de Varna à rejoindre la grande famille des Alliances dans le monde. Le Président du Comite d’initiative M. T. Todorov dirige la réunion, Mme Moutafova organise les élections d’un nouveau Comité par le vote de tous les présents. Onze personnes ont été proposées, par ordre alphabétique comme il s’en suit: Président Todor Stefanov Todorov, Vice-présidents Kaliopi Moutafova et Vyara Todorova Stefanova, secrétaire Marya Draganova, deuxième secrétaire Ilya Kapitanov, responsable des finances Téodossi Tchakarov, conseiller juridique Mihail Baltchikliev, responsable des relations culturelles Gueorgui Andonov, des activités culturelles Konstantsa Kanazirska, des cours de français Stanka Trankova»
L’association reconstituée siégeait à deux adresses: 34, rue Petko Voivoda et 22, rue Kniaz Boris. Elle faisait de son mieux pour recruter de nouveaux membres et obtenir une place respectable par,i les autres Alliances dans le pays et le monde. Le but était de s’approcher le plus possible de l’image glorieuse que l’ancienne Alliance Française avait peu avant sa fermeture.
Après sa réouverture, l’Alliance Française de Varna reprend sa place dans le réseau des Alliances françaises et œuvre pour la réalisation de ses missions principales : promotion de la langue et de la culture françaises et francophones, aide aux échanges entre les cultures et contribution à l’épanouissement de la diversité culturelle.
Entre 2008 et 2022, l’antenne de l’Institut français de Bulgarie à Varna et l’Alliance Française de Varna, regroupés sous le nom de « Centre francophone de Varna », partageaient les mêmes locaux et la même équipe et travaillaient en étroite collaboration tout en unissant leurs efforts au nom de la cause francophone en élaborant un calendrier commun d’actions.
Liste des Présidents du Conseil d’administration de l’Alliance française depuis la réouverture à aujourd’hui :
1991 – 1995 : Todor Todorov
1995 – 1998 : Tonka Gantcheva
1998 – 2002 : Ivan Ivanov
2002 – 2006 : Spas Spassov
2006 – 2009 : Ivan Stanchov
2009 – 2014 : Valentin Spassov
2014 – 2018 : Todor Avramov
2018 – 2020 : Petar Kandilarov
2020 – 2022 : Vesselin Atanassov
2022 : Lyubomir Kaludov